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HYPERPHAGIE. De l'importance de la parole.

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HYPERPHAGIE. De l'importance de la parole. Empty HYPERPHAGIE. De l'importance de la parole.

Message  °°bulle°° Lun 21 Jan 2008 - 20:13

TEXTE écrit par et publié pour GAMOFI.

Ce soir je me sens bien alors j’ai décidé de parler un peu de moi.
Je suis hyperphagique depuis longtemps les premiers souvenirs de mes crises remontent à mes 4 ou 5 ans. Je n’ai mis un nom sur cette maladie que récemment. Et j’ai pu en identifier les causes plus récemment encore.
Cette histoire a commencé avant ma naissance.

Naissance


Ma mère tombe amoureuse d’un homme que je ne connaîtrais jamais. La seule chose qu il me laissera sera mon deuxième prénom "Nicolas".Je ne blâmerais pas cet homme qui est parti peu de temps après l annonce de mon existence. En effet il avait été clair "pas d’enfant " une relation pour le fun. Pourtant je ne suis pas le fruit d un accident, mais plutôt de l esprit égoïste d’une mère qui essaye de garder un homme contre sa volonté. Elle voulait un enfant de lui… Qu’importe qu’il soit sans père...
Peu de temps après ma mère se fait violer dans un parking en se rendant à mon échographie, une scène sordide de par sa description comme tous les viols je présume...
Cela fait à peine 4 moi que j existe.
Je nais.
Je suis accueilli par ma mère et ma grand-mère, femme lunatique à la poigne d’acier pour qui la vie est noire ou blanche et malheur à qui parlera du gris.
Je suis élevé pendant la première année par une mère dépressive qui passe ses soirées à attendre le retour de mon "père" avec un paquet de ses cigarettes préférées. Quand je pense à l’importance de cette première année dans le développement d’un enfant, je suis effrayé des échanges que j ai dû avoir avec ma mère. Les premiers sourires, les premiers rires,... qu’en a-t-elle vu? Rien si ce n’est sa dépression de plus en plus pressante certainement. Et moi? Qu’ai-je vu? La détresse? Je suis déjà un médicament.

Adoption


Ma mère rencontrera celui que j’appelle mon Papa.
Peu de temps après elle emménage avec lui. Il me reconnaîtra comme son fils.
Il est magicien. Il me fait rêver. Il est toujours sur la route. Il m’emmène des fois.
Voila ce que je vois avec mes yeux d enfant... une bulle d’air.
La vérité est autre.
Cet homme égocentrique, m’a pris sous son aile car j’étais la seule condition à sa relation avec ma mère. Lui, ne désirera jamais d’enfant au point de se faire stériliser (aujourd'hui je ne pas m’empêcher de penser que c’est à cause de moi, parce que je n’ai pas été un bon fils)
Il ne se prive pas pour me faire sentir de trop, en racontant depuis 20ans à qui veut le savoir, qu’à 5ans, lors d’une soirée crêpes, plutôt que de dormir sagement je demandais à en faire partie. Il ne manque jamais de superlatif pour exprimer son agacement ou sa déception.

Première crise


A peu près à la même période je me mets à dévaliser le frigo et à manger caché derrière le canapé.
Le temps passe, je tombe malade. On m’opère 4 fois avec des séquelles gênantes. Pourtant d’après l‘avis de mon chirurgien cela aurait pu être évité si mes parents avaient pris le temps de consulter un généraliste.
Encore une fois, je passe à la trappe.
Je suis à ce moment là un petit garçon avec des copains et pas très gros. Les choses vont changer. Je me mets à manger comme pour prendre la place qui m’est due. Pour qu’on me voie ! Qu’on me considère !
Je me souviens de mes crises de pleurs en solitaire. Puis de me faufiler la nuit, pour manger dans la cuisine.

Déménagement.


A 6 ans, mes parents prennent un jour la décision de déménager à la campagne. Exit mes amis, mon école, mes habitudes.
Je me retrouve dans un village où je ne serai jamais à ma place. Jamais accepté. Jamais intégré.
A l’école, personne ne me parle. Je suis en CE1, et les premiers effets de mes crises se font sentir. Je deviens plus rond que la moyenne. Ce qui me vaut les surnoms de rigueur (« Cochon », « le gros », « Bouboule »...). L’humiliation finit même par sortir de la cour de récré. Dorénavant, même dans la rue on m’appelle en faisant le bruit du cochon. Bien sûr mes parents ne me sont d’aucun soutien. Au contraire, il enfonce le clou. Pas question d’avoir des vêtements sympas. Non moi je suis abonné à Emmaüs et au plus mauvais. Je suis obligé de porter d’horribles survêtements fluos qui laissent apparaître mon corps au moindre mouvement. D’autres surnoms s’ajoutent alors à la liste (« Clochard », « le pauvre »...).
Je mange encore plus.

Séparation.


Apres un échec professionnel cuisant, mes parents se séparent.
Ou plutôt ma mère part avec un autre homme.
Il est violent, alcoolique, manipulateur, effrayant. Il me terrorisera pendant 9 ans.
Mon père sombre dans la dépression et l’alcool. Quand je passe le voir après l’école, il est souvent recroquevillé dans un canapé à pleurer. C’est moi qui le console, qui lui parle, qui prends tout son malaise. Mais je n’ai pas les épaules assez larges pour pouvoir gérer ça... Alors je mange…. Et je grossis toujours plus.
Quant à ma mère, elle se rend compte petit a petit de qui est son conjoint. Ca se passe mal, il la frappe un peu mais pas assez pour la faire partir. Il me parle mal, me menace. Je mange.

Amitié ?


Je me lie d’amitié avec mon nouveau voisin. Il a mon âge. Il est nouveau, un peu rond comme moi. Je dois avoir 11 ans a peu près. Les filles commencent à devenir intéressantes pour un garçon. Moi par contre, je les repousse.
Avec mon voisin, nous passons beaucoup de temps ensemble. Il dort de temps en temps à la maison.
Un soir nous finissons par avoir une relation sexuelle.
J’en culpabiliserai pendant des années. D’autant que ça se reproduira très régulièrement.
J’ai 15 ans et je n’ai pas la force de m’affirmer. Je jongle tous les jours de ma vie entre les crises de boulimie, les cris et la peur des coups de mon beau-père. Les pleurs de ma mère, les insultes de mes "camarades", et l’absentéisme de mon Papa qui, plutôt que de m’aider, se plonge alors corps et âme dans un mouvement sectaire. Je ne trouve du repos que dans la bouffe. Je grossis mais mes parents ne voient toujours pas ma détresse. Quel diamètre vais-je devoir atteindre avant qu’ils ne me voient?
Je fuis la maison dès que je peux. Livres, jeux vidéo. Tout est bon pour m enfermer.

Enfin...


Un soir mon beau-père rentre saoul. Il casse tout dans la maison, s’en prend à moi, m’appelle « le sumo », frappe ma mère. Nous fuyons avec ma mère dans la nuit sur une route de campagne en chaussettes et chemise de nuit. Secrètement, je vis un des plus beaux jours de ma vie. Je me dis qu’enfin ma mère va le quitter, qu’elle ne pourra pas rester avec lui après ça. Ou qu’au moins mon père se rendra compte de la situation et qu il me sortira de là.

Rien

Mon père dit à mère que c est ça... que c’est elle qui est partie
Mon beau-père fait une TS.
Ma mère le reprend à la maison.

Je veux mourir. Ou manger.

Mes rapports avec mon beau-père se détériorent encore plus. Il me rend responsable de sa TS, de son malheur. Qu’à cause de moi, sa vie va mal.
Je me promène souvent avec un couteau de chasse scotché au ventre, au cas où.

A 16 ans j’ai enfin la chance de pouvoir partir de la maison. Je me fais des amis. Les crises baissent un peu.

Mais j ai un dernier problème et pas des moindres. Je n’ai JAMAIS eu la force de parler à quelqu’un de mes problèmes. Pire, je n’ai appris à les « régler » que par la nourriture. Mais je ne me rends pas compte de la gravite de la situation.
Je me laisse faire par tout le monde. On peut m’insulter que j’en viendrais à m’excuser.

Prise de conscience.


Le mois d’août de mes 17ans. Le plus beau mois de ma vie.
Je rencontre celle qui deviendra la femme de ma vie. Par hasard. On se repère tout de suite. Je perds la majorité de mes kilos en quelques semaines.
Un jour, elle me parle de ses parents, de son éducation. Ce fut un choc. D’un coup, je me rendais compte de tout ce qui me manquait. Des oublis de mes parents. De cette sorte de maltraitance.
J’apprends qu’un parent protège son enfant, et non pas l’inverse. Mon univers bascule. Comment leur pardonner? Comment leur dire qu’ils ont tort? Qu’ils m’ont fait du mal?
Je n’ai jamais appris à les contredire. Je ne m’opposais pas, car dans ma famille, si l’on s’oppose, on perd le contact. On trahit l’autre. J’avais peur de perdre (encore) mes parents.
Ma tête est prête à exploser. Je me remets à manger.
Je reprends tout ce que j’avais perdu.
Maintenant, je dois trouver le courage de leur en vouloir.
J’apprends grâce à ma femme, à avoir de la volonté, à me disputer sans que ce soit définitif. Bref, à échanger. Mais je me retrouve toujours sans voix face à eux.


Cela fait maintenant 9 ans que je suis avec ma femme, je n’ai toujours pas trouvé le courage de parler à mes parents… j’ai même coupé les ponts avec eux.

Mes 2 fils sont les choses les plus précieuses au monde. Ils me remplissent de bonheur. Et, surtout j’ai réussi à les rendre fort et sûrs d’eux. J’aime les voir me tenir tête. J’ai réussi à ne pas reproduire les erreurs de mes parents, c’est une grande victoire.

Futur.


Aujourd’hui mes crises sont très intenses, très dures… mais j’ai espoir de régler ça.
Il me reste 3 mois avant de parler de ma maladie à mes parents. Ca ne sera pas la première fois que je leur parlerai de mon mal être. Mais cette fois, ils verront comment, combien ils m’ont détruit. Et ils comprendront leurs erreurs.
Ils seront vexés, tristes, et ne voudront certainement plus me parler. Mais moi, je serai LIBRE. Le cœur léger de leur avoir rendu leurs responsabilités.

Parents,
Donnez la force à vos enfants de vous tenir tête !


Merci de m’avoir lu.
Il est tard je suis fatigué, j’écris depuis 2h30, je ne suis pas sûr d’être clair.
Embarassed .
°°bulle°°
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