TCAmania (2main100toi)
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Message  °°bulle°° Ven 18 Jan 2008 - 8:09

Exclamation ATTENTION Exclamation je poste ce texte plutôt noir afin que soient visibles certains points désastreux lorsque l'on est au coeur de la maladie. Il est ici alors pour rendre compte des états d'âmes, de la détresse certaine de la malade. Peut-être pourra-t-il éclairer certains proches. Certains termes sont crus et choquants. Gardez en tête que ce sont des troubles dont on peut, dont on doit guérir. Là est le but de notre combat, de ce forum. Like a Star @ heaven

Je me déteste, je m’adore. Je suis en colère, j’aime tout le monde. J’ai faim, j’ai froid, je déteste manger et j’adore ça… j’en ai envie… plus envie… Je veux maigrir, encore et toujours plus. Je ne peux plus manger autant qu’avant, m’empiffrer, me remplir (je suis à la clinique), je n’y arrive plus, je rétrécis.Ca me frustre, m’énerve, mais j’aime pourtant plus ce corps. Je me sens légère, libérée… emprisonnée.
J’aime la maigreur, c’est beau, elle m’attire. J’aime voir les muscles se dessiner sous une peau fine. J’aime le sport, quand il fait mal, quand il fatigue, ici, ça n’est pas assez.
Je voudrais être seule, j’adore être entourée. J’aime le silence, le brouhaha de la foule, puis m’y créer un soupir. Le bruit, le rien… je suis en colère et je suis calme. J’aimerais crier, taper, je me sens si forte, je suis forte. Je suis si faible, et rien ne me touche, rien ne m’effleure. Je déteste cet endroit…. C’est un cocon, moelleux, une cloison, de la ouate, une chape de plomb. Je suis une bulle, je suis un poids. J’aime le rose, j’aime le noir. Je suis effervescente, puis plus rien. Je ne suis rien et j’aime ça ; j’ai envie de briller. Je n’avais pas envie de guérir, j’en ai envie, je ne sais plus. Je voudrais pleurer, je me sens si bien, je suis si bien… je n’ai plus mal… J’ai envie, besoin, de me faire mal.

Crier, mordre, mâcher, posséder, maîtriser. Maîtriser tout, plus que moi encore, ou tout laisser aller. Manger, avaler, vomir, pas vomir, me battre. Je suis en colère, je suis calme, je déteste et j’adore tout….
Danser, pas danser, être la meilleure partout, toujours, pas de droit à l’échec. Et puis s’accorder des erreurs… constater les échecs. Je ne l’accepte pas, je hais l’échec, il faut que tout soit parfait , pour moi, pour eux, ceux qui m’entourent et ceux que j’aime, que je n’aime plus… mais que j’aime.

Je ne sais pas acheter, c’est toujours trop, toujours plus il ne faut pas qu’ils manquent de quelque chose, que tout soit parfait… JE dois être parfaite, alors j’en fais trop, mais je ne joue pas la comédie, je veux faire plaisir, toujours… toujours. Puis tout m’énerve, j’envoie tout valdlinguer. Plus rien ne va, tout me déçoit, mais tout va bien parce que j’aime cette vie que je déteste, qui me répugne mais que j’admire tant. Parce que c’est beau, les hauts, les bas… c’est joli le dramatique, la douleur, la joie de vivre et l’euphorie.
Le moi, le sur-moi, le « pas moi », la maîtrise, ne rien abandonner, s’agripper, se battre, puis tout lâcher. Souffler un instant… … Recommencer.



Manger, manger, manger, J’ai envie de manger et nous ne sommes que mardi. Envie de manger, besoin de manger, pas par faim, par besoin boulimique, par besoin d’ingérer, de me sentir pleine. Peut-être est-ce aussi parce que, je me sens un peu vide aujourd’hui. Il neige. J’adore ça la neige d’habitude. Ca me rend légère, insouciante , heureuse, et aujourd’hui, ça ne m’a rien fait, ça ne fait pas grand chose. Parce que je suis vide… et un peu fatiguée, on m’a pourtant supprimé les calmants, les antidépresseurs et j’ai pourtant relativement bien mangé. J’avale trois chewing-gum… c’est déjà ça, je mastique donc je vis… ça fait passer le temps.
J’aime la neige, j’aime le ski, mais les vacances de Noël, bien que brèves, ont été un calvaire. Le manque de calories me frigorifiait, le fait de ne pas manger me frustrait. Se cacher pour se « goinfrer », vomir en secret, sans bruit, surtout sans bruit. Vivre dans le mensonge pour ne pas être suspecte. Vivre dans le faux, tout dissimuler, et vivre sans cesse dans le doute, dans la peur de se faire prendre… et aucun autre plaisir que celui de manger. Le ski m’ennuyait, me pesait, ne m’apportait aucune sensation… Rien… moi qui aime tellement ça. J’ai souffert, crié, pleuré, hurlé sur les pistes, et le retour à la maison, le soir était une torture. Je n’attendais que le retour à […], je redoutais l’attente, la longueur du trajet en train, moi qui ne supporte plus patienter, qui me complaisais tant, avant, dans l’attente… je trouvais ça joli, romanesque, grand. Aujourd’hui tout me stresse, tout est propice à l’énervement : les embouteillages, une file d’attente même courte, l’autoradio… je n’ai plus de patience comme j’ai tout autant de mal à me concentrer. Plus de patience, plus vraiment d’envies, de désir même, excepté celui de manger. C’est bien peu. C’est réduire sa vie à une monomanie, un plaisir bref , puis un dégoût…et se faire vomir.

Se faire vomir… c’est plaisant aussi si l’on sait que l’on est seule, que personne ne vous attend, puisque de toutes façons vous vous êtes faussée de toutes contraintes pour le faire, vomir c’est bien. C’est laborieux quelques fois, certains aliments sont plus durs «à sortir » que d’autres… alors vous buvez trop… vous diluez. On est plus qu’un estomac, un tube, une mâchoire. On mange, on croit que c’est satisfaisant, on gonfle ( dans tous les sens du terme vus les effets secondaires ). Puis l’on se vide. On est plein… pleine, puis on se vide…vide. Et encore, encore, encore… et encore. On a mal, la tête tourne, et alors ?! On se maîtrise non ? On avale ce que l’on veut mais on ne garde rien, c’est sans conséquence … [!]. Puis un jour on se rend compte que l’on ne maîtrise plus rien du tout. On se lève pour ça, on ne pense qu’à ça, tout le temps ; au cinéma, en parlant aux autres, en travaillant… plus aucune concentration n’est possible. Seules pensées : Supermarché, boulangerie… manger, vomir, manger, vomir. Et quand quelques contraintes arrivent, celles dont on avait si bien su se débarrasser, déjà, elles nous paniquent : la journée qu’on avait si soigneusement organisée en fonction de ça, de la manie, la journée minutée chronométrée de façon obsessionnelle, tout doit alors être reconstruit. Il faut bien cependant faire autre chose, travailler, garder contact, danser, vivre… Alors l’état de manque apparaît. Vous êtes irascible, les cernes se creusent, les dents claquent, les mains deviennent froides ou moites, les tempes tapent, un bourdonnement dans la tête et toutes les pensées, toutes, sont les mêmes, on vous parle, mais plus rien n’existe autour de vous. Se remplir, un seul objectif, se remplir puis se vider. C’est épuisant, pas très glorieux, mais c’est votre seule passion. On connaît les aliments, leur consistance, le bruit qu’ils font quand on les croque, les avale… et quand ils ressortent plus petits, réduits. Ils grattent, ils caressent alors, l’œsophage, la gorge… puis vous déforment le visage, les yeux, les joues, les mains, vous déshydratent… et vous les adorez pourtant. Il arrive bien certaines fois qu’on les déteste… mais combien de fois cependant suis-je allée les chercher dans le sac poubelle, avant de les jeter de nouveau , pour les recouvrir de liquide vaisselle afin de les punir réellement, les éloigner complètement, les détester pour de vrai, puis pleurer pour le gâchis. Pourtant, combien je gâche… de temps, d’énergie… d’argent, pour me consacrer toute entière à la nourriture, essayer la dernière trouvaille d’une grande industrie, tester les publicités, pour être une bonne et très grande consommatrice. « Testeuse-spécialiste », ça pourrait être un métier ça…Comme certains goûtent le vin et le recrache, je goûterai, j’avalerai même, j’apprécierai… et je recracherai moi aussi… à ma manière, la tête en bas… avec mes meilleures amies, ou mes meilleures ennemies : mes toilettes. Puis, épaulée d’une autre alliée, d’une aide précieuse, dissimulatrice, trompeuse, tout un mensonge matérialisé en une substance palpable : l’eau de Javel, je gommerai cette existence. Finalement, tous mes vêtements en portent la trace. Ceux qu’on pourrait appeler mes « pyjamas de crise » en sont marqués , mes tenues « d’extérieur » sont aussi perlées de taches-témoins, symptômes externes qu’un œil averti saurait décrypter, comme les traces des dents sur mes mains, leurs phalanges, mes yeux et leurs vaisseaux…

C’est un monde c’est une vie, c’est ma vie… ? Non […], tu en avais une avant, et paraît-il tu rayonnais. Mon Dieu mais où s’arrêter, dans cette perte de poids, dans cette perte de soi ? Dans ce cloisonnement, cet obscur dilemme ? Mais suis-je vraiment si malade que ça ? A quel point ? Et comment m’en sortirai-je ? M’en sortirai-je un jour sans osciller entre périodes boulimiques et périodes de restrictions pures, d’anorexie draconienne ? Retrouverai-je un jour ce plaisir fantastique d’être simplement assise autour d’une table un soir d’été, un verre de vin à la main ? Saurai-je déprogrammer ce cerveau qui désormais calcule systématiquement le nombre de calories absorbées ou susceptibles de l’être ? Pourrai-je guérir ? PourraiS-je guérir un jour ?

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